Ethique et éducation du patient 1/3

1. Le modèle prescriptif :   C’est ce qu’on a l’habitude de voir le medecin est tout puissant

2. un usager pas comme les autres : le modèle de l'autonomie observance,

3. Le pacte de confiance :  entre nous c'est à la vie

synthèse

Peut-on assurer le bien de quelqu'un contre sa volonté, comment faire pour éduquer les gens qui ne veulent pas, ou encore quelle est la place du soignant et du soigné dans la relation éducative?

Jusqu'où et au nom de quoi celui ci est il prêt à changer de paradigme, de culture professionnelle?

L'observation a eu lieu au cours d'une semaine d'éducation dans un service de diabétologie. Les personnes rencontrent une équipe interdisciplinaire autour de sujets touchant les divers aspects de la pathologie. Les intervenants sont des diabétologues, un podologue, une diététicienne, des infirmières.

A travers des propos tenus par les différents intervenants nous allons tenter de différencier les modèles conceptuels sous jacents.

 1. Le modèle prescriptif :   C’est ce qu’on a l’habitude de voir le medecin est tout puissant

 

Mr C. podologue est debout devant l'auditoire. A partir du dessin de l'empreinte d'un pied sur le tableau, il transmet des informations sur la formation des cors aux pieds et cite les complications possibles. La façon de se laver et sécher les pieds est expliquée oralement ainsi que le choix des chaussures et chaussons. La participation de l'auditoire est sollicitée sous la forme d'une interrogation: «avez-vous des questions? Y a t il des choses que vous n'avez pas comprises?»

Le Dr B. intervient un peu plus tard dans la matinée. Les patients sont assis en demi-cercle, le médecin est devant une table sur laquelle se trouve la maquette démontable d'un globe oculaire.

Son expose commence par des questions de connaissance sur le diabète : « qu'est ce que le diabète veut dire pour vous ?». Les complications artérielles de la maladie sont évoquées et illustrées par un schéma d'une artère sur le tableau.

Ensuite après un apport théorique sur l'anatomie à l'aide de la maquette, les répercussions de la maladie sur l'œil sont abordées ainsi que la surveillance à effectuer. Enfin les complications rénales et l'intérêt de la mesure de l'hémoglobine gliquée terminent cet exposé avant de donner la parole au groupe.

Nous sommes ici dans une relation de soin centrée sur le pouvoir médical justifié par la transmission du savoir savant. Cette conception déjà développée par Platon explicite la médecine en tant qu'art de commander pour rétablir la santé, comparable à l'Art Royal. La notion de contrainte dans le soin est considérée comme possible.. La médecine est définie comme un pouvoir de changement pour aboutir à la santé identifiée comme un idéal a atteindre.

Ce modèle a le mérite de sa modernité. Il promeut le modèle hiérarchique du savoir et la conception de l'action comme traitement, idéalise le concept de santé. Jusqu'au XIX° siècle ce fut le modèle dominant avec la toute puissance médicale dont le savoir légitimait le pouvoir prescriptif sur le malade. Le changement DE COMPORTEMENT doit être unilatéral et consiste en la prise de traitement, au suivi des bons comportements prescrits par le médecin pour le patient. Il correspond à un idéal d'action et d'efficacité qui vise la compliance ou l'observance.

Ce modèle jusqu'ici dominant ne fonctionne pas dans l'Education du Patient. Les personnes ne suivent pas les prescriptions, ils ne sont pas compliants.

Il  ne m'a pas semblé pouvoir répondre aux besoins de personnes vivant avec une pathologie chronique. La rencontre avec des patients militants au sein d'associations de malades fait percevoir que la demande exprimée ne consiste pas à demander plus d'informations auprès des soignants. Que ce soit des patients vivants avec une polyarthrite, une insuffisance rénale, une sclérose en plaques, ils souhaitent que plus de temps soient consacrés à écouter leurs besoins, leur souffrance, leurs peurs mais aussi ceux de leur famille.